Rythmes de nuit.
Des belges en héritiers directs des allemands de Kraftwerk pour une musique plus martiale mais d’aussi fort impact. Impact presque physique puisque le terme « d’electronic body music » (EBM) fut utilisé pour caractériser leurs ambiances sonores. Terme d’ailleurs inventé par un membre de Kraftwerk afin de caractériser le son particulier de leur album « Man-Machine ». Un son en tout cas unique pour Ce « front deux quatre deux », reconnaissable entre tous une fois entendu, ce qui montre en soi l’originalité de ces adeptes de la mode para-militaire même si leur assimilation au fascisme, qui a gêné leur image publique dans les années 80, a fait long feu.
Coup de cœur d’hiver pour ce duo franco-tchèque démarrant carrière musicale en 2015. On les rattache en partie au sous genre musical « EBM » de leurs aînés. Leurs dernières productions atteignent une dimension certaine de par le mariage heureux de la voix lancinante de Barkosina Hanusova, qu’on peut préférer à la martialité de celles de Front 242, avec les rythmes électroniques puissants, dansants et insidieux de Jerome Tcherneyan, créant en effet une « atmosphère profondément immersive ». Les morceaux sont souvent construits avec une assez longue introduction, constituée d’une rythmique dansante posée en premier lieu, suivi d’un thème synthétique, en général à inquiétante vibration, avant que la chanteuse n’achève l’auditeur avec son puissant pessimisme vocal… pour un effet hypnotique.