Découvrez la compile des isséens 2023.
 

KATE BUSH : LA COMPILE DES ISSEENS

Fruit d’un questionnaire puis d’un affinage « démocratique » à la médiathèque ayant impliqué 17 personnes, retrouvez ci-dessous le résultat d’une sélection drastique des meilleures reprises et morceaux méconnus de cette grande mélodiste de la pop anglaise. 

 

 

 

  • My Lagan Love (1985)

Hommage « a cappella » aux inspirations irlandaises perceptibles chez l’artiste. Le Lagan mentionné dans le titre est très probablement la zone de bonnes terres agricoles entre Donegal et Derry connue en irlandais sous le nom d'An Lagán. Kate retravaille les paroles sur un air traditionnel irlandais. On peut y apprécier, sans aucun artifice, la beauté de sa voix.

 

  • Wuthering Heights (1978, version live 1979)

Morceau plébiscité, loin devant tous les autres, dans la consultation en ligne, et inspiré du roman « Hauts de Hurlevent » d’Emily Bronte. Une mélodie en effet immortelle, ici dans sa version concert de la tournée 1979 pour un spectacle qui a fait date par ses chorégraphies et son modernisme (le premier micro-casque alors bricolé). Sa voix, plus fragile par moment qu’en studio, fait merveille, car malgré ses talents en danse et mise en scène, KB fréquente fort peu la scène (malgré une troisième tournée depuis, prévue en 2023-2024). Pour une belle reprise, plus grave, on peut choisir la toulousaine Claire Joseph !

 

  • The Man With The Child In His Eyes (original 1978, par Hannah Goodall)

Encore une mélodie précoce et d’une rare pureté, et 2eme single de son premier album. Une chanteuse pratiquement inconnue parvient à égaler l’émotion atteinte dans la version originale, c’est dire.

 

  • Symphony in Blue (1978, album « Lionheart)

On pense que les paroles de la chanson sont une tentative de décrire le propre système de croyance de Kate. Les descriptions de Dieu, du sexe et de la couleur bleue semblent être inspirées par la lecture de la théorie de Wilhelm Reich dans « A Book Of Dreams ». Et toujpurs des envolées aériennes difficilement imitables, et illustration unique ici de son deuxième album, qui eut moins de succés que le premier mais n’en contient pas moins nombre de chansons à redécouvrir.

 

  • Army Dreamers (original 1980, par Galean et Steve Baker)

La chanson, aux accents traditionnels irlandais, parle des effets de la guerre et d'une mère qui pleure son jeune fils, qui a été tué lors de manœuvres militaires, et qui lutte avec sa culpabilité. La chanson a été mise sur liste noire pendant la guerre du Golfe en 1991, rejoignant une liste de 67 chansons simultanément interdites de diffusion à la BBC, dont certaines des Beatles, Frank Sinatra, ABBA ou Queen. Très belle reprise minimaliste, avec seules guitare et mandoline.

 

  • All We Ever Look For (1980, album « Never for Ever »)

Morceau méconnu arrivé en tête de la consultation en ligne, et sans doute pour son album couronnant sa période la plus classique et équilibrée, regorgeant de pépites (On peut même se demander si son tube Babooshka n’en est pas la plus faible partie du fait de son refrain vaguement irritant après multiples écoutes) D’après la chanteuse, une chanson sur la difficulté d’atteindre son but quand nous le recherchons à contretemps ou de la mauvaise manière.

 

  • Get Out Of My House (1982, album the « Dreaming »)

En 1982, Kate Bush tente de changer de style de compositions et « torture » ses lignes mélodiques autant originales qu’imparables, mais de style classique, pour de l’expérimentation qui a parfois déconcerté, par notamment des ruptures de rythme nombreux.  Illustration avec ce morceau qui clotûre son premier album en tant que productrice, qui rencontrera moins de succès critique et public mais aura ses défenseurs fidèles. Notons aussi ici l’utilisation sonore d’un effet qu’on lui connaît peu : la voix criarde ! Il sagit de faire face à un intrus car la chanson est librement inspirée du seul livre qui lui ai fait peur : Shining…

 

  • Hounds Of Love (original 1985, par Futureheads)

Au milieu des années 80, Kate Bush trouve la bonne mesure entre son inspiration mélodique prodigieuse et ses désirs de renouveau artistique avec l’album « Hounds of Love », grand succès critique et meilleure vente de ses albums à ce jour. Le morceau éponyme est ici repris en mode pop classique par un groupe masculin qui réussit à transformer les idées instrumentales de l’original par simples chœurs multiples qui illustre bien le propos : « quelqu'un qui a peur d'être attrapé par les chiens qui le poursuivent. Je me demande si tout le monde est gouverné par la peur et a peur d'entrer dans des relations à un niveau ou à un autre. Ils peuvent impliquer de la douleur, de la confusion et des responsabilités, et je pense que beaucoup de gens ont particulièrement peur des responsabilités. Peut-être que le fait d'être impliqué n'est pas aussi horrible que votre imagination peut le croire - peut-être que ces chiens aboyants sont vraiment amicaux. » (Kate Bush, 1985)

 

  • Cloudbusting (original 1985, Anneke van Giersbergen, live)

Superbe chanson mettant en scène Wilhelm Reich et son fils Peter, Kate puisant dans les mémoires de ce dernier. Le « cloudbuster » est une machine à produire la pluie. Reprise « à niveau » par la chanteuse d’un des groupes hollandais les plus intéressant des années 90 : « The Gathering ».  

 

  • Running Up That Hill (original 1985, par Marianne BL)

Revenu en pleine lumière des décennies après sa sortie grâce à la série pour adolescents « Stranger Things », ce morceau évoquant les difficultés de compréhensions entre hommes et femmes même dans un amour partagé, est ici repris de façon épurée par une jeune belge de 20 ans. Le morceau gagne en intimité ce qu’il y perd en rythme dans l’original.

 

  • Heads We're Dancing (1989, album « The Sensual World »)

Morceau sombre aux paroles improbables autour d’une danse avec un homme charmant se révélant in fine être le plus célèbre dictateur du XXème siècle. Mais l’écrin instrumental chatoyant et complexe (basse par le fort original bassiste du groupe Japan : Mick Karn) et la ligne vocale par moment chevrotante de Kate Bush emporte les suffrages.

 

  • I'm Still Waiting (1989, « face B » du single « The Sensual World »)

Belle évocation d’un cœur en attente, mais dégageant une impression optimiste et positive, peut être grâce à ses accents soul. 

 

  • The Red Shoes (original 1993, reprise par Lotte Betts-Dean)

La preuve s’il en fallait encore que les lignes mélodiques des partitions Kate Bush peuvent avec un traitement purement classique produire le meilleur effet.  On se prend à rêver de ponts, et ce dans les deux sens, entre des répertoires a priori si différents. Que donnerait par exemple des mélodies de Schubert ou Fauré reprises par un groupe pop subtil et doué ?

 

  • Pi (2005, album « Aerial »)

L’ artiste attendra 12 ans après l’album « Red Shoes » pour sortir un nouvel album studio, mais un double album. Ce morceau permet à la chanteuse des vocalises sur des nombres dans les couplets, alors que les refrains avec chœur masculin restent plus classiques et évoquent un homme fasciné par le nombre Pi.  

 

  • Snowflake (2011, album « 50 Words for Snow »)

Le dernier véritable album studio de l’artiste respire calme et sérénité. Le piano de Bush établit un schéma harmonique pour porter un récit : le voyage d'un flocon de neige du ciel à la main d'un seul être humain, et la voix de Kate nous gratifie au milieu du morceau d’un des plus beaux moments de sa riche carrière : du pur cristal.

 

  • Sexual Healing (reprise de Marvin Gaye par Kate Bush)

Kate Bush a peu enregistré de reprises d’autres artistes, mais Elton John a eu ses faveurs deux fois, et on peut remarquer également le titre Brazil, grand standard en Musique du Monde et Jazz. C’est pourtant le célèbre tube des années 80 de Marvin Gaye qui a remporté les suffrages. Il a refait surface en 2005 comme face B du single « King of the Mountain » 

 

  • Babooshka (piano solo, par Jackson)

Il était difficile de « boycotter » le morceau le plus connu de Kate Bush avec « Wuthering Heights », et terminer  cette compilation par une évocation instrumentale de celui-ci permet d’éviter l’écueil d’un éventuel effet de lassitude induit par un refrain vaguement lassant, alors que la structure mélodique du morceau reste toujours aussi séduisante.