Entre musique symphonique et musique traditionnelle.

 

Issu d’une formation classique au Conservatoire national supérieur de musique de Paris auprès du guitariste Alexandre Lagoya, Christophe Julien a aussi complété ce cursus en étudiant la musique indienne. Primé dans les classes d’harmonie, de contrepoint, de musique du XXème siècle et de musique de chambre, il s’oriente rapidement vers la composition de musique à l’image en faisant ses gammes pour des courts-métrages, des publicités et des documentaires.

En 2007, les réalisateurs de longs métrages commencent à faire appel à lui notamment Jean-Patrick Benes et Allan Mauduit pour le film « Vilaine » qui, grâce à un succès public inattendu, va mettre en lumière ses compositions. La même année, Bernard Jeanjean le sollicite également pour « J’veux pas que tu t’en ailles » et Anne-Marie Etienne pour « Si c’était lui ». Suivent alors diverses comédies françaises et films de genre comme « Le vilain » d’Albert Dupontel (2009) ou « 600 kilos d’or pur » d’Eric Besnard (2010), réalisateurs pour lesquels il devient un collaborateur régulier, mais aussi des films plus dramatiques et émouvants comme « La Brindille » d'Emmanuelle Millet (2011) ou encore d’humour noir avec « Grand froid » de Gérard Pautonnier (2017).

Sa rencontre avec Albert Dupontel sur le film « Le vilain » constitue le vrai tournant dans sa carrière au gré de leur collaboration régulière puisqu’il compose la musique de deux autres de ses films : « 9 mois ferme » (2013), et « Au revoir là-haut » (2017). Ce dernier long métrage va connaître, comme le roman dont il est l’adaptation, un très grand succès commercial, offrant l’opportunité à Christophe Julien d'être nommé aux César 2018 pour la partition qu’il a composée et de recevoir en 2018 le prix de la meilleure musique originale remis par l'Union des Compositeurs de Musiques de Film (UCMF). Réalisée pour un film historique, elle est conçue pour un grand orchestre symphonique. Les partitions plus intimistes font aussi partie de son répertoire comme pour « Le jeu » de Fred Cavayé (2018), « Le goût des merveilles » d’Éric Besnard (2015),  « Nos femmes » de Richard Berry (2015), « Demi sœur » de Josiane Balasko (2013), « Tryst in paname » de Carmen Chaplin (2016) et des films documentaires internationaux tel « Flow, for love of water » d'Irena Salina (2008).

Parfois, les réalisateurs l'amènent sur des univers musicaux totalement originaux et décalés, comme pour la série « Kaboul Kitchen » où l’on est porté par une fusion entre le rock des années 1970 et les musiques traditionnelles afghanes. Utilisant ses talents de guitariste, il y développe ainsi une nouvelle thématique qui deviendra emblématique de cette série.

Toutefois, l'orchestre symphonique reste aujourd'hui un des éléments centraux que Christophe Julien aime développer dans ses compositions pour le cinéma. Son recours à une écriture thématique et symphonique, en explorant les mélanges ethniques, vocaux et électroniques, est également une caractéristique forte de son travail pour l’ensemble duquel il a reçu en 2019 le Grand Prix SACEM de la musique pour l’image.