L’alliance entre tradition symphonique et musique électro.

« Passionné de musique de film et de cinéma, je me suis assez vite orienté vers la classe de musique à l’image du Conservatoire National Supérieur Musique et Danse de Lyon pour me former ». Quand on le questionne en interview sur son choix de carrière artistique, c’est en ces termes que se présente brièvement Valentin Hadjadj, jeune compositeur de musique à l’image né en 1989. Comme plusieurs de ses confrères issus de la même formation et de la même nouvelle génération, c’est un touche-à-tout créant aussi bien pour des courts et longs métrages, que pour des publicités, des films institutionnels, des documentaires et même des ciné-concerts au cours desquels il se produit comme compositeur-interprète-chef d’orchestre.

Valentin Hadjadj dispose donc de beaucoup de ressources et de talents. Ses pairs ne se sont d’ailleurs pas trompés en le primant à plusieurs reprises ces dernières années : « Meilleur jeune compositeur européen » lors des World Soundtrack Awards du Festival de Gand en 2012, prix du « Meilleur jeune compositeur » décerné en 2015 par l’Union des Compositeurs de Musiques de Films (UCMF) pour la bande originale du film d’animation « Avril et le monde truqué » ou encore prix de la meilleure musique au Festival de Lisbonne en 2015 pour ce même long métrage. Pour le générique de début du film, Valentin Hadjadj explique son processus créatif, celui qu’il adopte de manière très régulière : écrire ce titre à la fin de la composition, une fois que l’ensemble des autres morceaux a été finalisé afin que ce générique devienne une sorte de condensé de toute la teneur du film, des thèmes et des variations utilisées.

 

Si c’est en effet la partition d’ « Avril et le monde truqué » qui a fait connaître Valentin Hadjadj, la musique qu’il compose en 2017 pour le film multi-récompensé de Lukas Dhont, « Girl », lui vaut une reconnaissance internationale. Cette collaboration s’est même muée en un lien artistique et amical fort puisque les deux hommes se connaissent depuis plusieurs années : l’un, débutant sa carrière de réalisateur, ayant fait appel à l’autre, entamant celle de compositeur, pour des musiques de courts métrages tel celui intitulé « L’Infini ». En septembre 2019, la partition lumineuse, délicate et aérienne de « Girl » lui permet de remporter l’Ensor de la meilleure musique originale, l’équivalent belge du César. L’entêtant violon accompagne à merveille le parcours de la jeune Lara, née garçon et rêvant de devenir une danseuse étoile. D’abord en empathie avec la jeune fille, la partition se fait tour à tour lyrique et atmosphérique en épousant fidèlement la narration du film. Transportant le spectateur aux côtés de Lara, la musique de ce film en devient un personnage à part entière.

A la suite de cette partition, les rencontres avec d’autres réalisateurs se multiplient. De nouvelles opportunités de collaborations se présentent depuis 2019. Il compose alors pour le film britannique « Rialto » de Peter Mackie Burns, « Un monde plus grand » de Fabienne Berthaud ou « Sous les étoiles de Paris » de Claus Drexel.

Le compositeur évoque au fil des interviews qu’il accorde, notamment en 2017 lors de l’émission « Les carnets de la création » de France Culture, sa volonté de trouver « le point d’accroche qui fera que la musique composée pour un film ne sera pas celle d’un autre film ». Il affirme aussi son souhait de mélanger différentes musiques au sein de ses compositions : marier le côté orchestral et symphonique, la musique de film classique, avec les musiques actuelles comme l’électro. Sa partition sur le court métrage « Artificial Landscape » (2017) en est d’ailleurs la parfaite illustration.

 

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