Le rythme dans la B.O.

Ce compositeur Toulonnais d’origine est un percussionniste chevronné puisqu’il est entré dès l’âge de 6 ans au Conservatoire pour y étudier les percussions, notamment la batterie. Au fil de ses études, Christophe La Pinta enchaîne des expériences d’orchestre, mais aussi de batteur au sein de diverses formations rock, jazz et de variété. A l’université de Nice, il découvre la composition et obtient une licence en ethnomusicologie. De ce passé universitaire subsiste d’ailleurs l’influence des musiques du monde sur ses partitions. A l’issue de ses études et grâce à un concours de la Fondation BMI « Peter Carpenter Fellowship » dont il est le lauréat en 1995, il part à Los Angeles pour y étudier les processus d’élaboration de musiques de films et de téléfilms auprès de Mike Post, l’un des compositeurs américains les plus connus pour ses musiques de téléfilms et de séries comme « Magnum », « Code Quantum » ou encore « L’Agence tous risques ».

Fort de cette expérience fondatrice et enrichissante, les projets de création musicale pour les séries et téléfilms se succèdent. Côté séries, on peut citer entre autres « Boulevard du Palais » (2000-2014), « David Nolande » (2006), « Alice Nevers » (2007-2014), « Les Hommes de l’ombre » (depuis 2012), « Inquisitio » (2012), « Nina » (depuis 2015), « Section de recherches » (depuis 2015), « Chérif » (2015-2020). Côté téléfilms : « L’enfant de l’aube » (2003), « Joseph » (2005), « Ali Baba et les quarante voleurs » (2007), « Bébé à bord » (2008), « Une bonne leçon » (2013), « Deux gouttes d’eau » (2018), « Liés pour la vie » (2021).

S’il est en effet aujourd’hui majoritairement demandé pour travailler sur des séries télévisées ou des téléfilms, sa notoriété lui a permis également d’être sollicité pour créer des bandes originales de longs métrages : « Erreur de la banque en votre faveur » de Michel Munz et Gérard Bitton (2009), « Sans laisser de trace » de Grégoire Vigneron (2010), « Prêt à tout » de Nicolas Cuche (2014),  « L’affaire SK1 » de Frédéric Tellier (2015), « Sauver ou périr » de Frédéric Tellier (2018, prix de la meilleure musique au Festival de cinéma et de la musique de la Baule), « In the bottle » de Favio Vinson (2019), « Life Odyssey » (2020), « L’Etat du Texas contre Mélissa » de Sabrina Van Tassel (2021)…

Son souhait pour toutes ses partitions : créer une musique au service de l’image et de l’intention, s’inspirer de la voix des comédiens, de la manière de filmer, des choix du réalisateur ou du chef opérateur.

Au fil de son œuvre musicale, Christophe La Pinta développe dès lors un goût affirmé pour les mélanges sonores, imposant une certaine empreinte contemporaine assez atypique dans le domaine de la musique à l’image. A rebours de la majorité de ses pairs, ce n’est pas le thème qui va primer dans sa technique de composition, mais le rythme qui va jouer un rôle prépondérant. La musique imprime alors la pulsation du récit. Les ambiances qu’il offre sont très souvent oppressantes, nerveuses, angoissantes ou planantes. C’est le mariage entre instrument et nappes électroniques qui donne naissance à ces effets et ces sonorités qui en font un compositeur très rapidement reconnaissable.

Mais Christophe La Pinta revient régulièrement à ses premières amours des mélodies orientales comme pour le téléfilm « Ali Baba et les quarante voleurs ». De même, « La chance de ma vie » ou « Sauver et périr » sont plutôt l’occasion pour le compositeur de délivrer des musiques aériennes avec un fort pouvoir immersif.

 

 © Crédits visuels : site officiel de Christophe La Pinta (son agence)